Historique

Les premiers habitants du territoire appartiennent à l’ère du Paléolithique. Leurs présences sont attestées grâce à la découverte d’un tumulus* au lieu-dit Kermeur et d’un village à proximité de celui-ci. Très peu de ces vestiges ont malheureusement résisté au monde agricole moderne et aux lois d’orientation de 1960 dites « lois de remembrement ». 

Une première cité considérée comme l’origine de notre bourg, est probablement  la ville Oc’h-ar-Mor, de la tribu des Osismes (Futur Vorganium : Kerilien actuel). Située à un kilomètre de l’église actuelle, son rayonnement s’étend bien au delà de son temple, de son cirque et de son cimetière, toujours visibles de nos jours.

Suite à l’invasion romaine en l’an 57 après J. C., une structure primitive de type campement*, situé au lieu-dit actuel Coz-Castel (vieux château) est le lieu de transition entre Vorganium et le bourg actuel.

Vorganium est ravagée au 4ème siècle par les envahisseurs bretons de Meriadoc.

A partir du 5ème siècle, nous entendons parler pour la première fois de Saint-Méen en tant que village. Un Gallois du nom de Neñveñ émigre en Armorique pour convertir les habitants au christianisme. Il est fort probable qu’il s’installe à proximité des restes de la cité Osisme locale, Vorganium. Son lieu de dévotion devient alors un lieu-dit portant le nom de son saint patron protecteur, Sant-Neñveñ. Plus tard, un évêque renomme ce village Sant-Neven par homonymie avec le saint de la ville située près de Rennes. 

Une autre hypothèse est que le patronyme du village se transforme de Sant-Neñveñ en Sant-Neven pour glorifier un comte breton local appelé Neven, qui délivre en 936 la région des envahisseurs Vikings.

Pendant le 11ème siècle, plusieurs mottes* castrales* sont érigées afin d’empêcher toute incursion des Vikings. Une enceinte militaire et judiciaire est alors érigée sur le territoire. La motte de Quillimadec et certaines constructions défensives du château de Morizur sont encore observables de nos jours. 

Selon les archives de la sénéchaussée de Lesneven, en 1475, la trêve* de Saint-Méen comptabilise plusieurs manoirs sur son territoire dont celui de Mesperénez et Morizur. D’autre part de nombreux propriétaires déclarent des biens sur Saint-Méen à cette même sénéchaussée, ce qui donne une appréciation intéressante des terres, maisonnées et habitants de la trêve à diverses époques.

Au début du 17ème siècle,  la première église de Saint-Méen est construite sur le site de l’église actuelle. Fait marquant pour l’époque, elle accueille les premiers fonds baptismaux en 1644. 

Le territoire de la commune s’agrandit en 1954 par l’annexion de 11 hameaux de Plouider. 

En 1994, Saint-Méen participe à la création de la Communauté Lesneven Côte des Légendes et en est membre à part entière.

Le monument aux morts de Saint-Méen porte les 46  noms des mévennais morts pour la France, auxquels se rajoutent les noms des maquisards fusillés au maquis de kerougon en 1944.

Tout au long des siècles passés, la population de Saint-Méen connait de grandes fluctuations. De 240 habitants en 1800, elle atteint 939 en 2020.

Tumulus : éminence artificielle recouvrant une ou plusieurs tombes.

Campement : fort palissadé de bois ou de pierre ou de terre.

Motte castrale : château médiéval ancien, composé d’un rehaussement important de terre  et surmonté d’un donjon enclos d’une palissade ou d’un mur.

Trêve : subdivision d’une paroisse en Bretagne.

L'église

L’église de Saint Méen

Trêve de Ploudaniel avant la révolution, Saint-Méen a été érigée en succursale en 1826.

Lorsque le premier recteur, Guillaume FLOC’H arriva en septembre 1830, il trouva une église en ruines et d’ailleurs aussi un bourg qui avait piètre allure.

Dès 1834, l’abbé FLOC’H s’employa à trouver des moyens pour procéder à sa reconstruction : il vendit des parcelles de terre et surtout bénéficia de l’aide du député LAS CASES, né à Saint –Méen à Koz –Kastell.

Les autorités et la population lui en sauront gré dans la mesure où son nom sera gravé au dessus de la porte principale, à côté de ceux de Monseigneur DE POULIPIQUET, de Guillaume FLOC’H et de Christphe CARADEC, Maire.

La nouvelle église fut inaugurée en septembre 1838.

Il restait à couronner d’un clocher ce nouvel édifice. Ce ne sera possible qu’en 1867 grâce à la fabrique et à la vente de cinq parcelles.

 

Ainsi, au cours de l’année 1867, l’on verra progressivement s’édifier une église en encorbellement, puis la chambre des cloches dominée par un dôme, lui-même surmonté d’un lanternon. Jospeh QUEAU était alors à la tête de la paroisse : il y restera de 1845 à 1877.

Durant le mandat 1995/2001, le maire Jean Yves SALAUN eut à cœur de restaurer l’intéreiur de l’édifice, ceci avec l’aide des responsables de la paroisse et de spécialistes en art religieux. La toiture a entièrement été refaite durant son mandat suivant ( 2001/2008).

«  Entrez dans l’église cher visituer : vous découvrirez un édifice sans pilier, en forme de croix latine, à vaisseau unique, où la lumière est la bienvenue. Le bâtiment4 peut4 accueillir 300 personnes et bénéficie d’une bonne acoustique. Une stature de bois Saint Isidore, patron des laboureurs vous accueillera. Vous pourrez admirer surtout la belle banière « Donation du Rosaire, Adoration du Saint Sacrement » datée de la fin du XVIIe  siecle/ début XVIIIe, classée en 2006 aux monuments historiques ».

Extrait du livre de Mr ELEGOET louis, Saint – Méen, vie et déclin d’une civilisation paroissiale dans le bas léon, Edition anthropos.

Croix et calvaires

1 - creach mic

Croix de Créac’h Mic

Cette croix, nommée aussi Croas-Spernen, a une hauteur de 2 Mètres et date du XVIè s. Sur un socle, la croix est un monolithe à pans.
2 - boulouarn

Croix de Boulouarn

La croix de Boulouarn, haute de 2 m., date du Haut Moyen Age. Son socle rectangulaire à un degré porte une croix monolithe sur laquelle est gravé en son cente une croix curviligne et des motifs en croissant et boutons au revers qui semblent appartenir à la famille Le Moyne de Coz-Castel.
4 - monument aux morts

Monument aux morts

Le monument aux morts pour la France, construit auprès du calvaire, a été déplacé aux abords de l’entrée de l’enclos paroissial en Juin 2015.
6 Calvaire de Prat- Guen

Calvaire de Prat-Guen

Le calvaire de Prat-Guen, daté du XVIe s. a une hauteur de 5 m. Un enclos entourant un autel sur deux degrés contient un élément de réemploi ; un morceau de Chambranle de l’ancienne église. Le Fût de la croix est à pans avec un calice sur un écus en face et au revers un autre aux armes de la famille de Quillimadec. Au sommet siègent des statues de saintes femmes aux têtes refaites et au revers, une Vierge à l’enfant. Une Petite croix récente à été rajoutée en pointe. Une plaque signale les missions de 1892, 1936 et 1950.
3 calvaire église 1

Calvaire de l’église

Ce calvaire du XVIe s. date de la première église, La base est de trois étages de pierres surmontées d’un socle à griffes. Le fût de la croix est rond et comportent des écots. Le haut de celle-ci porte un croisillon, un écu martelé, deux grotesques portant des écus latéraux sous les consoles et aux armes de la famille Le Moyne de Coz-Castel. Les scènes nous présentent neufs statues. Au regard : une Vierge, un Saint Jean, un Christ en croix et un ange aux pieds recueillant son sang. Au revers : une sainte Madeleine, un saint Pierre et un saint Méen en abbé tenant une crosse. Aux extrémités : un pèlerin et un marchand. Sur la base nous trouvons une plaque de mission : MISSION 1880 0 VA JESUS MISERICORD J. ABBALEA MAIRE J. F. DANTEC TRESORIER KERSIMON RECTEUR. A l’origine le calvaire possédait une base de 4 étages et un autel, probablement sous terre de nos jours.
Calvaire de Coz castel-Saint méen

Calvaire de Coz Castel

Ce calvaire de 4,50 m. de hauteur fut érigé en 1632 par le sculpteur Roland Doré*. Une fondation de deux degrés porte un socle cubique dans lequel est inséré un fût à pans. Au dessus de celui-ci, un croisillon à culots met en scène les statues d’une Vierge et d’un Jean entourant un Christ en croix. Ce calvaire construit pour la famille Abgrall, provient du Lieu-dit Guenneroc. Il fut donné à la Fabrique* de Saint-Meen par M. Kerdanet le 8 Juin 1879.

* Roland Doré (1585-1663) est un sculpteur de Plouédern, dont les œuvres réalisés dans son atelier de Landerneau, concerne particulièrement des calvaires.
* Fabrique d'Église désigne une assemblée de clercs et de laïcs, chargés de l'administration des biens de la communauté paroissiale.
* M. Kerdanet : Daniel, Nicolas Miorcec de Kerdanet, historien.
Croix de kermeur-Saint méen

Croix de Kermeur

Cette croix, nommée aussi Croas-Keroulé, a une hauteur de 0,40 mètres et date du haut moyen age (Ve au Xe siècle après J.-C). Sur un socle carré reçoit une croix pattée avec disque et croix de Saint-André au centre. Deux petites croix sont aux extrémités des branches.
Croix de Pelan-Saint méen

Croix de Pelan

Cette croix de 1,80 m., érigée au Moyen Age, se présente sous la forme d’un monolithe de section carrée. Une Croix curviligne est gravée en son centre puis une épée, un marteau ou une croix sur le fût.

Croix de Pelan Bihan

Cette croix de 0,80 m, nommée aussi Croas-Hent-Kermadec et du petit marais, est posée sur un socle. Il s’agit d’une petite croix chanfreinée avec une croix curviligne au centre. Elle date du haut moyen age (Xe au XVe siècle après J.-C).
croix de kermadec-Saint Méen

Croix de Kermadec

Cette croix fruste, érigée au Haut Moyen Age et haute de 1,20m, comporte en son centre une croix curviligne et deux boutons latéraux.
croix du souvenir du massacre de kerougon1944-Saint- Méen

Croix de Kerougon

Cette croix de 2,50 m, érigée vers 1950 en hommage aux neuf fusillés du maquis de Kerougon en date du 14 juillet 1944, se compose d’un socle à trois niveaux et d’une croix au Christ dans un petit enclos.
Texte gravé : AUX NEUF FUSILLES DU 14 JUILLET 1944 AU MAQUIS DE KEROUGON, REQUIESCANT IN PACE.

Site mémorial du massacre de Kérougon

Le massacre des maquisards de Kérougon fait référence à un tragique événement de la Seconde Guerre mondiale, qui a eu lieu dans notre commune.. Cet incident survient durant la période de l’Occupation allemande, alors que des résistants bretons, appelés « maquisards », luttaient contre l’occupant nazi et ses collaborateurs.
Les maquisards de Kérougon étaient un groupe de résistants locaux opérant dans la région. Le 28 juin 1944, une opération meurtrière a été menée par l’armée allemande, probablement en représailles à des actions de sabotage et des attaques contre des troupes ennemies par des maquisards de la région. Ce massacre a conduit à l’exécution brutale de plusieurs résistants.
Si cette partie de notre histoire vous intéresse n’hésitez pas à consulter les podcasts dont vous trouverez le lien ci-dessous. Ce sont les petits enfants des maquisards qui ont eux même menés leur enquête pour mieux comprendre l’engagement de leurs grand parents, au service de la France.
Cet événement reste un symbole de la brutalité de l’Occupation en Bretagne, et il a marqué la mémoire collective locale, où des cérémonies commémoratives ont lieu pour honorer la mémoire des résistants tombés lors de ce massacre. L’histoire de ce massacre fait partie de l’héritage de la résistance bretonne et des nombreux sacrifices faits pour la liberté durant cette période difficile.

croix du souvenir du massacre de kerougon1944-Saint- Méen